Bastide St-Georges, Forcalquier, 2010


Pas de référence particulière en tête, juste l'envie de quitter le froid et la pluie pour respirer l'air dit pur, changer d'horizon et troquer le bitume pour de verts paysages (même la lavande est verte, les champs violets à perte de vue c'est pour plus tard).
Dans la valise, le désormais indispensable PC de voyage, le lecteur mp3, le lait solaire et le tome II d'Ellroy et son cauchemardesque Underwold USA : American Death Trip.
Pendant qu'on s'égorge à Saigon et qu'on rêve de reconquérir Cuba, que les Parrains de Vegas projettent l'élimination de Bob après celle de JFK, je commande, sans craindre le contraste, l'apéritif local au goût de pêche, le Rinquinquin. C'est sûr, ça requinque doucement.
On file à Manosque, patrie de Giono, on remarque les clochers de fer forgé qui résistent au mistral, on flâne près des fontaines et on salue au passage la vierge noire de Romigier
Sur la route qui mène au sentier des ocres, on s'arrête à La Petite Auberge, on coupe le moteur et la clim. Juste entendre le bruit du vent dans les feuillages qui se balancent avec élégance...

West End Inn, Provincetown, 2005


Fin août, début septembre, à quelques jours du Labour Day, le ciel a viré au gris depuis la veille, le journaliste météo de CNN commente la prochaine arrivée de Katrina sur le sud du pays...
En compagnie de Clandestin d'Ellroy, on flâne en birkenstock sur Commercial St. pour se rendre à la première séance de Broken Flowers de Jarmush. Des drag-queens aimables distribuent des flyers pour le show du soir. Cape Cod n'oublie pas ses marins portugais du XVIIIe siècle, qui ont laissé leurs maisons de bois blanc à l'air si fragile face à  l'Atlantique, mais l'heure est encore à l'happy hour. Loin de Hyannis port, port d'attache de la dynastie Kennedy, Provincetown déroule son rainbow flag pour tout le monde.
De l'autre côté du National Seashore, des petites cabanes en bois, sans eau, sans électricité, rappellent la présence passée d'Eugène O'Neill et de Tennessee Williams. Norman Mailer est encore là, on croise même Anne F. Garréta. Normal.
En 1968, à Race Point Beach, Steve McQueen conduisait son buggy dans les dunes, aujourd'hui on ne s'y risquerait plus...

Handlery Hotel, San Francisco, 2002


Première rencontre avec les Etats-Unis. Trente ans après Maxime, San Francisco s'embrume toujours, Lizzard et Luc, Psylvia attendez-moi...
Mark Twain avait sans doute raison, son hiver le plus rude fut un mois d'août à San Francisco. 
On évite de justesse les dealers de crack de Tenderloin, on effleure les Painted Ladies, on regarde Alcatraz au loin.
Une chevelure blonde dans la foule du quartier chinois, la suivre, se demander si c'est elle ? Reprendre la filature en douce, l'air de rien, ne pas prendre de photo. 
J'ai toujours aimé Debbie Harry.


Hotel Al Sole, Venezia, 2006


Troisième séjour vénitien, même quartier, Santa Croce, même hôtel, un palazzo du XVe siècle, des étoiles, près de tout, loin du bruit.
Quelques jours avant la Mostra,  le Lido est à portée de vaporetto, on croise Donna Leon près de sa pâtisserie préférée, le mois d'août s'achève en lisant Le Poète de Connelly. Le plaisir du contraste.